«J'ai tout fait pour que ce qui m'est arrivé ne se répète pas» : la première victime de Taha Oualidat s'exprime
Une précédente victime de Taha Oualidat, l'homme de 22 ans suspecté d'avoir violé, tué et enterré Philippine dans le bois de Boulogne, dans le XVIe arrondissement de Paris, a pris la parole dans une lettre adressée à l'AFP.
Cette jeune femme qui a été violée en septembre 2019 par le suspect à Taverny, dans Val-d'Oise, à l'âge de 23 ans souhaite conserver l'anonymat.
Dans son courrier, elle confie : "Je pense à Philippine et à sa famille, et je suis immensément triste. J'aimerais les réconforter, la réconforter, mais je ne fais face qu'au vide insupportable laissé par sa mort".
Taha Oualidat avait été condamné à 7 ans de prison en 2021
"J'ai tout fait pour que ce qui m'est arrivé ne se répète pas [...] J'ai porté plainte [...], tenu bon au cours des deux ans d'enquête, d'instruction puis de procès, en me disant que ma démarche protègerait d'autres femmes" a ajouté la jeune femme âgée aujourd'hui de 28 ans.
Cependant, après avoir purgé sa peine, le suspect avait été libéré en juin 2024, "en fin de peine", comme l'a confirmé le parquet de Paris, avant d'être placé au centre de rétention.
Après 75 jours passés en rétention, Taha Oualidat a été assigné à résidence le 3 septembre. Il en a profité pour s'enfuir. Quelques jours plus tard, Philippine a été tuée.
Dans sa lettre, elle interroge les autorités : "Quelles mesures de prévention de la récidive sont prévues et effectivement mises en place dans les centres de détention ? Quel est l'impact de la détention dans la réduction des risques de récidives ? Quels programmes d'accompagnement à la réinsertion sont prévus ?"
Elle s'interroge également sur la coopération internationale en matière de récidive pour les criminels expulsés :
"Quand bien même cette OQTF aurait été respectée, quels dispositifs de coopération internationale existent pour prévenir la récidive de crimes sexistes et sexuels de criminels expulsés ? Notre fraternité, notre humanisme, ne peut pas s'arrêter aux portes de nos frontières".